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Ciels de Cluny

La photographie de paysage condense l’expérience esthétique vécue dans le paysage en un objet à deux dimensions qui ne s’adresse qu’à un seul sens : la vision.
Questionner ce rapport perceptif, son histoire, ses prolongements, évaluer ses potentialités et ses limites, élaborer des stratégies de monstration appropriées font partie des axes de recherche que la photographie plasticienne propose d’aborder.

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“Un morceau de la Terre, altéré par le Ciel » Jules Supervielle, La demeure entourée  

Le photographe de paysage et le géographe ont ceci en commun : à un moment de leur travail, ce qu’ils ont vécu sur le terrain, se traduit en un objet bidimensionnel, la photographie pour le photographe, la carte ou le plan pour le géographe.
Il est courant de penser que la pratique artistique permet de s’affranchir de certaines conventions de représentation pour s’ouvrir à une dimension esthétique plus à même de rendre compte de la réalité vécue.
Mais c’est oublier les conditionnements visuels véhiculés par l’histoire des images et l’histoire de l’art en particulier.
Déconstruire ces stéréotypes visuels devient une nécessité si on veut donner à voir le paysage dans toute ses dimensions.

Ce travail sur les ciels de Cluny propose une lecture « décalée » d’un paysage, celui de la vallée de la Grosne à la hauteur de Cluny en Saône et Loire.
Il donne une vision du paysage soumis aux variations météorologiques sans pour autant se départir des codes de représentation de la peinture de paysage et du traitement particulier que celle-ci réserve aux ciels, un genre pictural en soi.

La diversité ne naît pas de la multiplicité des points de vue, elle est figée dans un protocole, ni de la richesse des composants du paysage, mais de la variation des ciels et de l’impact qu’ils ont sur la perception d’un même lieu

 

 

 

Pour référencer cet article :

Jean-Philippe Astolfi, Ciels de Cluny, Openfield numéro 14, Décembre 2019