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L’alternative ambiante

En 2009, Gilles Clément rédige pour les Carnets du paysage un article intitulé : « L’alternative ambiante ».Sous ce titre quelque peu énigmatique, l’auteur développe un nouveau concept, dans le prolongement de ce qu’il a déjà formulé au travers du Jardin planétaire et du Tiers-paysage, au regard des grands enjeux socio-environnementaux actuels. C’est aujourd’hui la position que défend Gilles Clément.

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Texte intégral publié en 2014 par les éditions Sens & Tonka.
Synthèse rédigée pour Openfield par Marin Baudin

En 2009, Gilles Clément rédige pour les Carnets du paysage un article intitulé : « L’alternative ambiante ».
Sous ce titre quelque peu énigmatique, l’auteur développe un nouveau concept, dans le prolongement de ce qu’il a déjà formulé au travers du Jardin planétaire et du Tiers-paysage, au regard des grands enjeux socio-environnementaux actuels. C’est aujourd’hui la position que défend Gilles Clément.

Lorsque nous lui avons proposé de participer à ce numéro d’Openfield, il nous a amicalement proposé de reprendre ce texte, accessible en intégralité sur son site Internet.
Nous avons décidé, avec son accord, d’en faire une synthèse afin de saisir encore mieux toute la réflexion et la portée politique du propos. L’écologie est ici une posture citoyenne, à savoir l’affirmation d’un point de vue et d’un engagement envers la société et la planète.

La conscience planétaire

Les conflits d’intérêts n’ont cessé de marquer l’histoire des peuples et se sont toujours résolus par la victoire du plus habile, du plus fort, le plus souvent du plus barbare. L’ennemi, parfaitement identifié, se tient aux frontières du pays ou du quartier, il est l’autre, celui qui pense autrement, croit autre chose et, par cette seule distance culturelle, représente tous les dangers. L’obscurantisme entretenu par les stratèges du pouvoir maintient sur la planète un état de cloisonnement conventionnel et mouvant mais toujours à l’œuvre. La peur et la division facilitent la régie des peuples. Nos dirigeants usent et abusent de ces techniques au point de rendre suspecte la plus justifiée des mesures de sécurité.

Cependant, à l’insu des grands stratèges, une mécanique fédérative unit, chaque jour plus fortement, l’arabe et le juif, le poète et le banquier, le pauvre et le riche, subitement embarqués dans un seul et unique navire : la planète. Une conscience planétaire, née de la pensée écologiste, bouleverse le rapport des sociétés entre elles, des individus entre eux ; une forme de solidarité obligée et comme inhérente aux conditions de la vie sur Terre s’ancre dans les esprits, en parallèle et au-delà des conflits d’intérêts traditionnels. Chaque être déroule son devenir au sein d’un écosystème, chaque écosystème se trouve lié à un écosystème proche et celui-ci à la planète.
D’une façon brutale l’humanité découvre son ennemi commun, celui qui menace de façon unitaire et globale toutes les populations terriennes. Celui-ci ne porte pas le nom d’un peuple situé aux frontières d’un pays, dissimulé au sein des quartiers sous forme d’un terrorisme diffus ou bien placé aux limites de la stratosphère sur un quelconque vaisseau venu d’une autre galaxie, non. L’humanité découvre qu’en elle gît son ennemi : elle se suicide.
Ainsi, se regardant vivre, devient-elle morose. Le passé n’est pas glorieux, le futur n’existe pas. Réfugiée dans l’instant elle agit dans l’espace cybernétique en se déclarant solidairement émue par l’information instantanée et crue offerte en compassion par l’ensemble des médias. Mais ce faisant elle n’agit pas. Elle se rend passivement complice d’une dynamique à laquelle, lui semble-t-il, aucun projet censé ne paraît opposable. Elle a peur.

La conscience planétaire stupéfie l’humanité. Pendant que se dégradent les conditions de vie, la démographie augmente et là, perdue dans le brouillard de ses croyances, le marasme de son économie, face aux limites néanmoins constantes et bien arrêtées de son territoire, elle erre dans son jardin ne sachant par où commencer. […]

L’alternative ambiante

Pendant que l’écologie radicale, arc-boutée à ses préceptes de rigueur, tente de résister , pendant que le Green-business s’organise pour récupérer le marché bio, une troisième voie, sans nom, et qu’ici j’appelle l’alternative ambiante, naît des rumeurs entremêlées – analyses contradictoires, bilans de catastrophe, prédictions hasardeuses – mais aussi de véritables constats, d’expériences et de recherches sérieuses. […]

L’alternative ambiante regarde du côté de la décroissance sans y adhérer tout à fait, se détourne du Green-business jugé excessif et, plutôt que d’espérer un quelconque salut venant des élus de la République, se place dans l’expectative en interrogeant les incidences possibles de l’Effet Papillon. Les gestes que nous accomplissons ici ont une répercussion à l’autre bout du monde ; tout ce que nous envoyons en l’air nous retombe dessus, le vent pousse les nuages, la biosphère fonctionne comme un tambour de lessiveuse où tout se mêle dans l’eau de la mer, l’eau de l’air, l’eau de nos rivières, l’eau de nos corps. Oui, le jardin est planétaire, plus personne ne peut en douter mais tous ceux dont l’esprit alerté mesure les dimensions d’une si ample question se demandent comment devient-on jardinier dans ce jardin-là. Aucune réponse ne parvient formulée d’un bloc. L’humanité incrédule, tour à tour endormie par les médias et réveillée par la crise, tente de nouvelles pistes de vie en terrain inconnu. Tout est à inventer, tout semble nouveau. L’écologie énonce ses directives gestionnaires depuis quarante années mais ce n’est qu’en cette première décennie du siècle que l’on songe à les appliquer et à en formuler de nouvelles.
Sur le plan politique l’alternative ambiante opère un déclassement inattendu. Elle renvoie les droites et les gauches à un jeu de ping-pong infantile pour lequel il est hors de question qu’elle serve d’arbitre. A quoi servirait de donner un avis sur la meilleure manière de se développer puisque la question n’est pas le développement ? Là où les modèles traditionnels – tous partis confondus – continuent d’affronter leurs stratégies de la spéculation, l’alternative ambiante cherche des solutions immédiates dont chacun peut constater la matérialité et, dans certains cas, la valeur. […]

Le constat d’Alain Lipietz : « L’économie mondiale produit trop pour trop de personnes insolvables, et produit mal en faisant trop pression sur la Terre » résume la situation en pointant le caractère aberrant des systèmes de production actuels. Mais il alerte sur l’aspect éventuellement non démocratique de solutions apportées aux crises au cours de l’Histoire et met en garde contre la montée en puissance de l’Etat profitant de la crise pour installer partout son pouvoir et sa police. De même il dénonce les dérives du « planisme », cette tentation technocratique des régimes autoritaires soutenue par le scientisme ambiant : la croyance toujours vivace d’une possible maîtrise de la Nature.
L’alternative ambiante mesure les dangers de la planification orientée par les vieux schémas de relance. Elle regarde avec distance les échanges de milliards d’euros, le lancement d’un emprunt d’Etat, la mise sous perfusion des banques et des industries ciblées – automobile, nucléaire, agrocarburants – le jeu de la Bourse mondialisée ; elle écoute avec distraction les radios martelant les bienfaits de telle assurance, le taux avantageux de tel placement, le miracle du rendement assuré.
De tout cela l’alternative ambiante se détourne. Elle n’est pas concernée.

Invité à donner des conférences, participer aux débats sur l’écologie, le paysage, la crise, sollicité par des établissements d’enseignement agricole, des écoles d’art, d’architecture, des universités, je parcours l’Europe et les autres continents. Les inquiétudes se rejoignent toutes sur un point d’évidence : comment faire vivre une population humaine croissante sur un territoire constant et fini, la planète ? Cette question, mille fois posée depuis un demi-siècle sans jamais trouver de réponse satisfaisante, conserve son actualité et se charge d’un pathos de résignation : on n’y arrivera pas. […]

Résistance : l’hypothèse du glissement d’intérêt

La crise appelle la tyrannie, le fascisme, un durcissement du pouvoir qui satisfait les esprits réactionnaires : telle est la leçon de l’histoire. Nous y sommes. Il faut donc attendre le sommet imbécile de cette montée en puissance où l’Etat policier s’accompagne d’une droitisation de la société, pour voir chanceler l’ordre construit sur la peur et reprendre enfin le projet social. Le seul qui vaille : faire avancer l’humanité dans la compréhension d’elle-même au sein du vivant, et, ce faisant, tenter d’en améliorer les conditions.
Le projet nécessite une corrélation planétaire et demande du temps. Il ne peut entrer en fonction de façon brutale sans risquer une opposition violente de ceux qui, aujourd’hui, ont le pouvoir et les armes entre leurs mains. D’où la nécessaire résistance. Une régie nouvelle, diffuse et fragmentée partout dans le monde établit les bases du futur humain. La Résistance telle que je l’entends, concerne toutes les volontés d’agir selon un projet politique orienté par l’urgence écologique. Ou, du moins, selon l’idée que l’on peut se faire aujourd’hui d’un tel projet car, il faut s’y attendre, les connaissances en matière de comportement et d’échanges entre les êtres vivants vont évoluer et modifier en conséquence la façon d’utiliser, d’infléchir et de préserver les énergies biologiques.

La Résistance s’appuie sur l’alternative ambiante pour expérimenter les politiques nouvelles de gestion territoriales et sociétales. Elle fonde sa légitimité sur une conscience planétaire à partir de laquelle se définissent le Jardin Planétaire et le rôle du jardinier. Elle se détourne des stratégies de la peur en même temps qu’elle contourne la green-business pour développer un monde d’échange et de partage des richesses. Enfin elle abandonne progressivement le projet cartésien de maîtrise de la Nature pour inventorier les possibilités de dialoguer avec elle dans un processus où l’immersion au sein du vivant s’accompagne d’une véritable connaissance des êtres et d’une tolérance face aux inventions de la vie. Telle est l’hypothèse du glissement d’intérêt de notre société qui, selon moi, œuvre en silence dans le monde agité. On ne l’entend pas. Il n’a besoin que de volontés et d’intelligences heureuses.

Le glissement d’intérêt coïncide avec une re-définition des valeurs où la requalification des biens et des usages en même temps que leur mode d’accès et leur répartition se substituent à la seule accumulation au profit d’une minorité. Ce que certains nomment Bonheur Intérieur Brut (BIB) viendrait alors se substituer au PIB dont le calcul oriente les politiques actuelles.
Le glissement d’intérêt suppose lenteur et progressivité. Un travail de temps et de conscientisation des masses. En soi il représente l’issue raisonnable du drame que vivent les populations humaines. Il s’agit d’un mouvement de substitution et non de violence, la meilleure sortie de crise imaginable.
Le glissement d’intérêt n’est pas une hypothèse de hasard. Il fonctionne d’ores et déjà au sein des sociétés les plus éveillées. Mais le seul principe d’un mouvement doux comme issue du malaise profond dans lequel se trouve l’humanité constitue une hypothèse et seulement cela. La pression accumulée des pouvoirs dirigeants, aveugles à l’humain et à ses souffrances, peut mener à une issue beaucoup plus rapide et dévastatrice, un conflit planétaire où l’écologie vraie et le green-business s’affrontent dans le pire.

Que l’issue de crise s’opère dans la douceur ou dans la violence le glissement d’intérêt accomplit son parcours par la force des choses : la société humaine, de façon progressive et lente, change de modèle de convoitise, telle est l’évolution. […]
Changer de modèle de convoitise en opérant un glissement d’intérêt des produits matériels vers les produits immatériels –par exemple l’accroissement de la connaissance, la requalification des milieux, l’amélioration de la santé, etc. – permet d’envisager sérieusement une gestion planétaire écologique. Encore faut-il inventer une économie capable de faire fonctionner la société et ses échanges sur la base d’intérêts nouveaux, placés dans un champ de rentabilité indéchiffrable, soustraits à la régie bancaire mais séjournant à tous les degrés de subjectivité dans l’espace mental des individus et des collectivités.
Cette économie nouvelle se place en rupture directe avec celle qui fait encore loi et qui, selon toute vraisemblance, durera jusqu’à la fin des régimes sécuritaires post-crise partout installés sur la planète.
Le glissement d’intérêt s’intéresse à ce qui viendra après. Néanmoins les déplacements de convoitise ont déjà lieu, l’essor du marché bio en est la preuve. Le green-business transforme cette preuve en certitude de marché. Cependant tout n’est pas vendable ; le gain de qualité de vie, le rire et l’amitié, la chaleur humaine et la dérision ne souffrent d’aucune cotation et s’en trouvent bien.
Dans une société orientée par un projet politique à la fois écologiste et humaniste quels en seraient les rouages et le fonctionnement ? […]

L’Homme symbiotique

[…] L’avènement de l’écologie dans l’histoire du rapport de l’Homme à la Nature conduit à une révision complète du comportement humain, des gestes individuels aux actions collectives et à toutes les gouvernances. Si l’imprimerie au XVème siècle, l’industrie au XIXème ont entraîné des changements de société, elles le devaient à la technologie. A leur sujet on peut parler de « révolutions » mais ces révolutions-là n’ont pas modifié le sentiment de domination de la Nature par l’Homme, au contraire elles l’ont renforcé. Il faut remonter à une étape antérieure où l’humanité nomade, en se sédentarisant, crée une rupture avec la « tradition », entrevoit la possibilité d’un rapport avec la Nature bien différent de la chasse et de la cueillette – épreuves de hasard – pour engager avec celle-ci un dialogue raisonné : naissance du jardin.
Le premier jardin, placé ainsi dans le cours historique du rapport Homme-Nature, fait office de paradigme : il écrit une vision du monde.

Le premier jardin écologique, s’il demeure impossible à situer dans le temps avec précision, appartient à ce tournant du millénaire où l’humanité écrit une nouvelle vision du monde – nous y sommes – et toutes les forces d’opposition ne peuvent rien à ce qui, à l’évidence, fait office de nouveau paradigme.
Entre les balbutiements agricoles du paléolithique supérieur et le XXIème siècle : à peines quelques milliers d’années. Qu’est-ce qu’au regard de centaines de millions d’années pour mener la planète au stade où nous la connaissons ? Dans le calendrier de la vie, l’Homme vient de naître avons-nous dit. Il expérimente, fait des bêtises, découvre son cerveau dont il n’utilise qu’un huitième (que fait-il des autres huitièmes ?), il crie, pleure et se plaint d’une acné passagère. A chaque crise de croissance une crise de conscience. Nous y sommes en effet.

La pensée écologiste ne montre pas seulement comment l’économie de gestion se trouve intimement liée à la survie des espèces, à la qualité des substrats, elle ne se contente pas de proposer une exploitation raisonnée de la diversité (le jardin planétaire) conditionnant notre avenir, elle dévoile la finitude de notre territoire et c’est bien à partir de cette révélation que doit se définir l’entièreté du projet politique.
La biomasse, l’eau, la surface territoriale : tout est compté, soumis au gain ou à la déperdition en de si infimes mesures que l’on peut raisonner en quantité finie. Deux questions urgentes :
– comment recycler nos déchets sur un territoire non extensible ?
– comment réguler la démographie sur ce même territoire ?

L’Homme Symbiotique est celui qui, idéalement, serait en mesure de restituer à l’environnement la totalité de l’énergie qu’il lui prend. A l’image de l’arbre dont les feuilles produites à partir de l’énergie solaire retournent au sol et lui servent de nourriture (l’humus).
Quel humus nos civilisations pourraient-elles obtenir depuis leur industrie pour servir la vie au lieu de la mettre en péril ? Entre une litière de sous-bois et un déchet nucléaire il n’y a rien moins que la vie et la mort.

L’Homme symbiotique dont je parle ne ressemble pas exactement à celui que propose Joël de Rosnay mais il utilise la même mise en réseau planétaire, la même « toile de fond ». Cependant, au lieu d’établir ses performances à partir de la seule technologie de connexion – aboutissant ainsi au Cybionte, mi-humain, mi-machine -, celui-ci établit les siennes à partir des connaissances toujours plus fines du fonctionnement de la vie sur Terre.
La connaissance de la diversité biologique, son usage, sa protection au sein du mécanisme général de l’Evolution, lui permet d’envisager le projet de recyclage biologique en agissant en temps et en lieux voulus –donc avec parcimonie- sur les facteurs déclenchants de la transformation.

La symbiose s’applique à l’interdépendance absolue de deux êtres ou de deux systèmes biologiquement liés. L’humanité dépend entièrement de la diversité qu’elle exploite mais au cours de son évolution elle parvient à un terme où l’environnement lui-même –donc la diversité- devient dépendant de l’humanité. Poussé à son paroxysme d’interdépendance il suffit qu’un élément disparaisse du système pour que l’autre à son tour disparaisse. L’Homme symbiotique doit son nom à cette dépendance réversible. Pour la première fois de son histoire le peuple humain naissant découvre qu’un mauvais geste précipite ensemble le pauvre et le riche dans le même précipice. L’Homme symbiotique, sans en mesurer les conséquences, établit les bases d’une solidarité inconsciente mais bien réelle à l’échelle planétaire.
Jamais il n’a été aussi urgent d’enseigner le savoir sur une diversité que nous ne cessons d’exploiter et sur laquelle pourtant nous ignorons tout ou a eu près. Pour l’Homme symbiotique la connaissance du vivant –plantes, animaux, substrats de vie- coïncide avec une meilleure connaissance de son propre fonctionnement, sa complexité, sa diversité culturelle.
Sans cette association des connaissances, où l’un des savoirs agit sur l’autre, il ne s’agirait que d’une affaire de spécialiste garant de la science dans une cloison étanche.

L’Homme symbiotique établit ainsi une hiérarchie des valeurs à partir desquelles se décline le projet politique. Le premier Ministère du gouvernement idéal de l’Homme symbiotique est bien celui de la Connaissance.
Le Ministère de la Connaissance concourt à tous les niveaux d’affinement de la pensée, il agit sur toutes les couches de la société. Il permet aux plus démunis d’accéder à la compréhension des mécanismes qui, précisément, justifient la politique de l’Homme
Symbiotique. L’autorégulation démographique en fait partie. S’il semble « inhumain » et violent d’imposer un enfant par famille en Chine sous Mao –injonction faite à un peuple largement sous-éduqué, voire analphabète- il devient possible de suggérer aux mêmes populations devenues conscientes de choisir leur mode de survivance.

L’Homme Symbiotique constitue une étape de la réflexion sur le paradigme écologique et ses conséquences.

 

Note / Bibliographie :

Gilles Clément L’alternative ambiante, éditions Sens & Tonka, 2014

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Pour référencer cet article :

Gilles Clément, L’alternative ambiante, Openfield numéro 6, Février 2016