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The Lands of the Ring

Au départ d’un quai de métro et au moment de rentrer dans cette rame jaune et rouge, je réalise que je vais prendre place dans une expédition littéraire portant sur un mode de performance écrite au sein d’un métro aérien de Berlin : l’emblématique Ring Bahn, ou appelé aussi petite ceinture de Berlin -ligne S41 et S42.

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Le Ring Bahn

Je le réalise à peine car l’atmosphère m’est connue, famillière, n’étant pas à ma première venue, ni à la première posture de ce type, où je me trouve à dé-peindre ou dé-ssiner les paysages Berlinois. (cf.carnet de Berlin 1 et carnet de Berlin 2)Au tout départ, une personne, Myriam Louviot, chercheuse en littérature, résidant à Berlin, qui pilote et alimente un drôle d’évènement. : entraîner 7 auteurs, le 7 février 2015, à écrire durant 24 heures dans un transport singulier. Par ce défi d’écriture, il leur est possible d’écrire tout ce qu’il leur passe par la tête, et sous les yeux, et de le voir s’afficher en ligne sur un site internet créé pour l’occasion: http://litteraturesurlering.wordpress.com/
Cette mission est délicate pour des auteurs couramment habitués à écrire dans l’isolement, le calme, au gré de leur inspiration, et sur leurs ordinateurs.

Je suis Paysagiste de formation et je porte mes réflexions sur l‘acte d’un “soi-pensé” paysage urbain, et par le dessin, là où l’expérience et les visites de Berlin en sont devenues les principaux sujets.
C’est en entendant Myriam, amie de longue date, me parler de ce projet dont elle est à l’origine, que j’ai eu envie de m’y joindre. Cette situation géographique qu’est Berlin m’a toujours fascinée, son étendue, la très grande diversité d’ambiances urbaines, la présence de très grandes friches urbaines et des lieux chargés d’histoire. Fort de quelques carnets de voyages sur les espaces portant les sitgmates du Mur de Berlin et de cette séparation géopolitique (“Berlin, l’espace du mur”en 2003 et “Berlin-lisères” en 2005), je décidai de prendre mes aquarelles et craies “à mon cou”, pour quitter ma campagne profonde à la quête de l’ours Berlinois : Départ de “Carladez-station” au pied du volcan Cantalien, et destination la pimpante capitale Allemande !

A gauche : paysage du Ring-Bahn, dimanche matin 9h / à droite : paysage du Ring-Bahn, samedi 15h ©Hugo Receveur

Histoire de Ring Bahn

Métro généralement aérien, le Ring Bahn fait partie du S-Bahn. En boucle, il est différent du réseau de U-Bahn, qui est lui, souterrain. Son tracé est une boucle autour du centre de Berlin, un tour fait exactement 60 minutes et il s’arrête 1 minute par station. Ce fameux Ring Bahn est à la fois une horloge et une boussole, le temps le gouverne et la lumière nous oriente.
Métro Historique, transport géopolitique, il l’est par l’existence du mur. Il fut en son temps l’expression d’une coupure urbaine. Le S-Bahn est, pendant une quinzaine d’années, géré par la RDA. De l’autre côté, en souterrain, le U-Bahn ne dessert plus les gares de l’Est.
Les cartes des transports de 1960 à 1992 (C’est à cette dernière date que les 2 sociétés la BVG, de l’Ouest et BVB, de l’Est, vont finalement fusionner) sont à ce titre très intéressantes à observer. Métro instrumentalisé, l’Ouest indiquent les stations où il ne sera pas possible de s’arrêter et l’Est déforme la représentation de la partie Ouest : http://www.berliner-verkehr.de/snetze.htm

C’est à partir de 1961 que le S-Bahn devient un “outil” politique lorsque Willy Brandt, alors Bourgmestre de Berlin-Ouest, opposé à la politique du “Mur”, pousse ses habitants de l’ouest à boycotter le S-Bahn.

Pendant un temps, lors de l’époque du mur, la ligne est coupée bien que toujours en boucle. Elle est isolée sur ses passages à l’ouest, où ses stations sont fermées. Autrefois “entre-baillonnée”, elle est aujourd’hui reliée et liante. C’est une bague, un livre, un parchemin ! Ce cercle tourne et permet de correspondrent avec d’autres lignes.
Dans cette “boussole”, il y a des stations-cardinales, et des stations-repères, avec des paysages emblématiques, qui me sont, à force de tourner, apparues comme des lieux à part entière : ces stations étaient en effet reconnues d’autres personnes, qui au cours des discussions portant sur cette expédition littéraire, me confirmaient l’évidence d’un paysage urbain Berlinois. A croire qu’il était possible de prendre la ligne pour le simple plaisir d’être porté.

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Ressenti d’une ligne identitaire, en mouvement.

Il a été intéressant de saisir l’ambiance d’une ligne de métro importante pour Berlin, sans être pourtant essentielle. Il a été motivant de considérer une ligne de métro aérien comme un lieu de contemplation du paysage urbain. Il a été surpenant de découvrir les attitudes de passagers pendant 24 heures. Cette observation des passagers, des fréquentations, des passages, montre un lieu de transport intermédiaire permettant à certains d’emprunter des gares de banlieue ou alors à se connecter vers le centre. Le Ring est un passage, un rebond tout en étant une couronne d’aiguilles centrifuges ou centripètes.
Le Ring bahn est de ce point de vue, identitaire de l’urbanité Berlinoise, une ville sans véritable centre, où le centre est multiple et la périphérie nulle part, ou déjà inscrite dans l’être-ici.
Elle est une ligne de caractère symbolique et géographique, on s’y repère en fonction des 4 grandes stations pointées comme 4 gares cardinales.
Elle est constituée comme un cadran solaire où le passager se plait à choisir sa rive de sièges, et donc sa vitre selon l’exposition du moment et son temps de voyage.
C’est une ligne de métro aérienne, ou plutôt au grand air. Mais encore, l’ouvrage se présente comme une continuité défilante obligeant à composer avec le relief de Berlin, par logiques de remblais ou de déblais. Le fil ou « défil », est amené à s’enfoncer ou à s’exhausser du cadre et du paysage qui l’entoure. Le transport suit une vague, une basse-continue propre à la plaine Berlinoise et à son Val de Spree.
Son parcours s’installe parfois en hauteur sur la ville, et parfois en tranchée, ourlée de talus boisés. Elle passe sous un centre commercial ou sur des ensembles d’échangeurs.
Ces perceptions se faisant selon l’encaissement ou selon les franchissements de rues urbaines, la lecture du paysage urbain est discontinue, mais permet cependant de révéler les nuances topographiques d’une métropole plutôt plane, celle d’une ville-plaine.

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Dimanche 11h : supervision de la tour de Télévision (Alexanderplatz) ©Hugo Receveur

Principe d’un paysage cinématique, c’est une minute d’arrêt par station, juste assez pour coucher un motif sur le papier, je dessine… et nous sommes déjà repartis. C’est un paysage cinématographique en 60 minutes/tour, des scènes qui s’offrent à la vue, tantôt d’ambiances industrielles, où le flux des fumées d’usines colore le défilé des passagers pressés, tel des ouvriers d’aujourd’hui, tantôt d’horizons habitées où les nuées de fenêtres rappellent le banc Berlinois. Le temps est à l’œuvre et le transport ne nous laisse pas d’autres choix que de l’apprécier ainsi.
Ce trajet me pousse alors à reprendre cadre à la réalité, à descendre et à choisir des stations où dessiner quelques minutes avant de reprendre une nouvelle rame, mais en perdant au passage mes compagnons écrivains. Ce choix se fait par désir de stations, montant selon quelques motifs entraperçus ou des vues lointaines. Mais c’est comme si cela s’épuisait avant que le dessin se termine, et comme si la rame de métro qui me portait, s’éloignait avec cette autre vérité du paysage urbain.
Jean-Luc Godard dit : “La photographie c’est la vérité, et le cinéma, c’est vingt-quatre fois la vérité par seconde”, et je me demande ici, si le dessin d’extérieur est la vérité ? Ou si le Ring, n’est pas 60 fois la vérité par tour ?

carnet A5 lands of the ring 5-station ostkreuz
station OSTKREUZ, 15h, extrémité du quai, vue vers le Sud : au loin, l’ossature d’ un gazomètre ©Hugo Receveur
station WESTHAFEN, 16h, extrémité du quai, vue vers l’EST, cheminées d’usine et jardins ouvriers ©Hugo Receveur

Souvenir d’une balade dominicale et influence d’un parcours :

Il y a des temps morts sur le RING, des parenthèses, des moments où les rares personnes présentes, prennent leurs aises. A 14 heures, pour exemple oisif, le soleil aidant, il est agréable de se prélasser. Nous pouvons voir certaines personnes s’installer sur 2 voire 3 banquettes à la manière d’une méridienne, se prélasser devant les baies du métro. C’est à croire que certains ont pu prendre le ring pour se détendre, faire une pause mouvante et penser à autre chose pendant une heure, avant de revenir chez eux, à leur point de départ.
Je me souviens alors, d’un tour de Ring il y a quelques années, suite à une nuit de réveillon. Nous désirions nous promener et cela malgré l’heure tardive du lendemain, il était déjà midi et la nuit tombait vers 16 heures. Il était alors discuté, que dans la culture Allemande, de comparer la promenade dominicale comme un moment particulier à partager, à éprouver en retrait des habitudes urbaines de Berlin, comme de rejoindre les environs de Potsdam, à moins que cette promenade puisse avoir lieu en son sein. Ainsi traditionnellement, à Berlin, elle est souvent envisagée dans les grands parcs urbains, ou ses forêts de pins environnantes. Par nécessité de prendre l’air, le Ring devint le parcours à plusieurs, et lassivement, de pouvoir se déplacer sans trop marcher tout en partageant un moment en groupe. De souvenir, nous n’avons que peu parlé, et avons apprécié la vue en mouvement. Du fait de la fin de fête, et la fatigue de chacun, mais aussi du peu de gens rencontrés, ce voyage fut empreint d’une certaine mélancolie, il nous imprégnait à son tour. A la nuit venue, nous étions tout autre, nous avions trans-géré le passage à la nouvelle année.

Le paysage n’est pas un objet, il nous transforme à mesure. Par un principe interactif, nous modelons ce qui nous modèle, et d’action en réaction le paysage devient mouvant et émouvant.

« Selon Kracauer, on ne peut en effet plus éviter de prendre pour point de départ la réalité morcelée et chaotique du monde moderne, celle de la grande ville. Pour éviter le piège Simmélien de la digression à l’infini, il convient de considérer ce paysage urbain dans une perspective mélancolique, comme le reflet négatif d’un absolu qui a été perdu. Les formes culturelles modernes doivent être lues comme les indices d’un manque vers lequel elles font signe. » Olivier Agard . (3)

Le paysage du Ring est à la fois lointain lorsque l’horizon s’éloigne sur des centaines de mètres, voire des kilomètres et plus proche lorsque la fenêtre embrasse le talus de la tranchée. Il est visuel et invisible à la fois, et comme tout transport en commun il donne tout à voir mais rien qu’un œil puisse bien “accrocher”. Le voyage nous conduit à passer du cadre de la perception à celui de l’introspection. L’œil presque jamais au repos peut se plonger à lire lors d’un trajet long, et quel ironie du Ring de les voir se côtoyer, ces 7 auteurs en expédition… 7 européens, d’origine belge, allemande, russe, italienne et française, tout en étant fixés sur leurs pensées et leurs claviers.

Au delà des lignes sur papier et des reflets d’écrans, nous nous retournons vers nous-mêmes ou vers le Wagon et ce sont les personnes qui nous intéressent, des corps mouvants, personnes inattendues pour voisins de passage.

Le transport est un lieu public où nous pouvons être seul mais avec des co-passagers, ou en groupe tout en sachant être respectueux du lieu où nous nous trouvons. Le Ring est parfois « abordé » par des groupes de fêtards euphoriques. Nous pouvons y sentir quelques débordements mais cela reste très relatif par rapport à d’autres pays et par exemple, d’expériences du métro parisien. Il y a dans les transports de cette ville, bien que cosmopolite, bien qu’effervescente, une forme de réserve culturelle qui consiste à ne pas trop en faire et à respecter le cadre où l’on arrive.
Tout est vécu, entraperçu et laisse place à l’imagination de chacun lorsque le motif et la personne s’y prête. Au gré des arrivées et des départs de personnes, nous passons du paysage urbain au paysage humain. Ce phénomène s’accentuant avec la nuit, la perception laisse place à l’introspection. Car les écrivains que je côtoie ici, sont comme à l’affût d’instants de vie, et à partir de ce lieu dorénavant obturé, ils engagent la réalité sur le champ du scénario désiré. L’observation se mue en expectation. De manière flagrante, c’est à partir de 23 heures, ce samedi soir, que nous attendons, puis imaginons pouvoir rencontrer les mouvements de groupe, que la rencontre de chaque personne devient un événement.
Je ne peux alors me détacher du sentiment qu’auparavant, il y a quelques décennies, dans les moments de tensions politiques, alors que le Ring alors fermé par endroits, voilé par intermittence, était un lieu de surveillance, de doutes, de suspicions et de soulagements.
« Les années 1950 sont celles d’une forme de guérilla au quotidien dans les transports : la RDA multiplie les occasions de scinder peu à peu les réseaux, pour rendre plus difficiles les passages vers Berlin-Ouest. “(1)
Il faut imaginer ces rebondissements où les soldats surveillants chaque situation, chaque voyage ou chaque personne, pouvaient redevenir des hommes et décider à leur tour de s’évader de cette emprise, jusqu’à ce que les soldats soient eux-mêmes surveillés. A l’époque, la presse de l’ouest de l’époque ironise : « La liberté ne coûte qu’un ticket de U-Bahn ou de S-Bahn ! » (« Die Freiheit kostet nur einen U- oder S-Bahn Fahrkarte ! ») et celle de l’Est ne peut que constater les faits : « Une fuite par le S-Bahn est effectivement parfaite : commode et pas chère . »

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©Hugo Receveur

Extraits de textes: http://litteraturesurlering.wordpress.com/2015/02/07/traductions-en-direct/

écrits issus du site WEB lié à l’évènement :

….

Robert Klages : Station Landsberger Allee maintenant.

La famille descend. Ils disent au revoir. Je me souviendrai d’eux toute ma vie. Mon cerveau est comme un ballon qui par intervalles se remplit d’air et ensuite s’envole dans les airs car l’air s’échappe vite. Je pompe des idées, les laisse s’échapper dans le texte, juste en beaucoup plus comprimé.

Robert Klages : Station Treptower Park

Nous ne sommes pas très différents des autres voyageurs, les autres gens de la Ringbahn. Eux aussi ils tapent sur leurs laptops, lisent et font des choses avec leurs téléphones portables. Des hommes modernes. Nik écrit une phrase par station. Moi aussi, je ferai ça plus tard. J’ai conclu un deal avec Valérie. Le dernier tour elle écrit en allemand et moi en espagnol et on boit une bouteille de vodka. Ça peut être marrant. Station Hermannstraße Quelqu’un fait des photos de nous, je ne le connais pas. Nous n’avons pas encore été contrôlés, CONTRÔLE DES BILLETS, je veux dire.

Neil : C’est vraiment difficile de se concentrer. J’écris normalement dans un calme total à la maison. De temps en temps j’ai l’impression de rentrer dans un tunnel de concentration mais le plus souvent j’ai l’impression d’écrire n’importe quelle merde.

Nicoletta : C’est psychologiquement très contraignant. Le mouvement et l’odeur. Je sens déjà mes jambes. Ca va être dur de tenir jusque dimanche midi.

Robert : Je vis une nouvelle expérience avec mon cerveau, Berlin et la S-Bahn. Je me sens comme un œuf qui a été mis en rotation longtemps et qu’on a arrêté et tout d’en coup stoppé et l’intérieur tourne encore. Un œuf de Colomb.

Nicolas : il y a un film en France où le protagoniste tombe du toit et dit pendant qu’il tombe : pour l’instant tout va bien. Je me sens un peu comme ça.

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station SONNENALLEE, 8h, dimanche sous les platanes et au-dessus de la rue ©Hugo Receveur
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WEDDING station, 9h, front de façades aveugles ©Hugo Receveur

Espace commun, et multimédia

Le Ring est un lieu en mouvement et le lieu des corps en postures : debouts, assis, semi-assis et presque allongés, adossés, appuyés, collés à la vitre, les personnes s’installent et s’adaptent aux autres, à l’espace et leur temps de parcours.

Le Ring est le lieu de nouvelles occupations. Bien que nous dessinions, écrivions, photographions, et filmions, les passagers, eux, ont déjà plongé dans l’hypermédia. Leur téléphone sont des smartphones, et à la manière de Nikita (un des écrivains usant de son telephone pour écrire) ils ne laissent transparaître leur activité. L’utilisation des nouveaux supports de communications téléphones, tablettes, ou lecteurs mp3 font des passagers, des voyageurs de l’instant et de l’ailleurs. De Candycrush, au Solitaire, des dernières infos au film visible en streaming, le passager se transporte seul.

D’ailleurs les 7 auteurs, eux, sont connectés avec une forme de quartier général et transmettent leurs textes qui sont directements mis en ligne sur le site réalisé à cet effet : http://litteraturesurlering.wordpress.com/2015/02/07/traductions-en-direct/
Et le Ring est un décor, le décor des possibles avec ses portes rouges, sa coque jaune, la grande présence des vitres, les sièges bleus avec un petit motif frétillant pour sa moquette entrant en résonance avec les sols plastiques gris, eux aussi “animés” d’une trame de pseudo-confettis, créant la brève illusion de la matière. L’oeil freine mais ne s’arrête pas, il passe de cette personne calée dans sa lecture, au frétillement des lumières de la ville.

La nuit passe et le jour point son nez, les extérieurs réapparaissent et nous rappelle que ce parcours traverse parfois de grandes étendues, où le paysage urbain fait sens commun. Je regarde cette “falaise” de pignons continus, et avec les portes qui s’entrouvent, le vent froid se mêle aux premiers rayons chauds pour nous rappeler une étendue maritime.
La plaine du Tempelhof est un grand marais, ou alors une clairière chargée d’histoire, le ciel béant met en valeur les silhouettes d’immeubles. Ces derniers se suivent et se rapprochent, se regroupent et créent une forme d’unité urbaine qu’il est difficile à décrire comme telle. Nombreux sont les pignons de façades aveugles témoignant de traces des bombardements et des besoins de mise à distance liés au Mur. Sans oublier que le Ring, en hauteur, comme d’autres lignes du S-Bahn, exposent par ces hauts pans de murs, les graffs, les tags, les fresques d’une nouvelle culture urbaine participant à cette définition d’un paysage urbain. Le Berlin d’aujourd’hui est chargé d’histoire. Il s’expose à la vue et se transporte, nous en sommes témoins. Avec la matinée et fort de cette réflexion sur la vérité en mouvement, je me plais à laisser parler les vides et à ne pas tout dire sur le papier : je ne veux plus terminer ces dessins et je ne veux plus m’arrêter de dessiner.

« La littérature sur le Ring » est un projet artistique un peu fou : le 7 février 2015, plusieurs écrivains de différentes nationalités vont écrire en direct pendant 24 heures. Toutefois ils ne vont pas se livrer à cette expérience depuis le confort de leur bureau, mais depuis les transports en commun… Et même, pour être précis depuis la mythique ligne de S-bahn qui fait le tour de Berlin, la Ringbahn ! Les textes en français, en allemand et en italien seront à découvrir à partir de ce site et à commenter au fur et à mesure de l’écriture. Autour de ce défi littéraire, plusieurs surprises vous attendent! A découvrir ici, sur la page Facebook du « Zèbre sur la langue » ou via Twitter.

 

 

Pour référencer cet article :

Hugo Receveur, The Lands of the Ring, Openfield numéro 5, Juillet 2015